■ Pourquoi le latex?
Bien avant la création d’Exo Latex, je m’intéressais au latex depuis plusieurs années tant pour l’aspect esthétique que pour le kink et la culture entourant le latex. Des films tels que Maîtresse (1976), Irma Vep (1996), The Matrix (1999) et Catwoman (2004) qui mettent en valeur de superbes tenues en latex ont été des éléments déclencheurs. J’ai aussi été influencé par l’esthétique cyberpunk en particulier à travers les jeux de rôle Shadowrun (1989) et Cyberpunk 2020 (1990). Ainsi, pour moi, le latex est un matériau dont l’esthétique a une connotation futuriste en plus d’être associé à un archétype féminin fort. De plus, la sensualité du latex, son effet tactile, est aussi un élément déterminant dans mon adoption de ce matériau unique.
■ Qu’est-ce qui m’a amené à créer ma propre maison de couture de latex?
Je n’arrivais tout simplement pas à trouver des vêtements qui me plaisaient et je voulais concrétiser mes propres idées de design!
Étant artiste multimédia et musicien, j’ai toujours eu un intérêt pour la création. Et ma mère était couturière, ce qui a peut-être été un facteur prédisposant! J’ai commencé à confectionner des vêtements comme hobby. Au fil des années, par essais et erreurs, j’ai commencé à réaliser des patrons originaux que j’ai ensuite développés et peaufinés avec le logiciel Seamly2d afin de produire facilement et efficacement des vêtements sur mesure. Un moment charnière de mon évolution a été la découverte du livre The Compendium of Rubber Garment Making qui a été une source inestimable d’information sur la création de vêtements en latex. J’ai aussi expérimenté avec plusieurs autres matériaux, notamment le silicone qui s’est avéré un matériau complémentaire au latex pour la création d’accessoires.
■ Quand ai-je débuté Exo Latex?
En 2020, tout était en place pour lancer Exo Latex : des patrons de vêtements adaptables pour du sur mesure, des accessoires originaux, une méthode de confection éprouvée… et une pandémie qui m’a laissé du temps pour m’y consacrer! J’ai ainsi décidé de faire les photographies des modèles moi-même pour créer mon premier catalogue. Lors de ma première location de studio, j’ai eu la chance de tomber sur un photographe qui m’a expliqué les bases de la photographie en studio. C’est ainsi que je me suis lancé en parallèle dans le stylisme et la photographie de mode.
Depuis le lancement d’Exo Latex en septembre 2020, la réussite a été au rendez-vous! J’ai eu la chance de faire de belles rencontres créatives provenant d’univers artistiques variés: modèles, danseuses, photographes, influenceuses, musiciennes, artistes burlesques… et dominatrices! Mentionnons en particulier l’artiste multidisciplinaire et photographe Jérôme Bertrand qui est aujourd’hui un précieux collaborateur sur plusieurs projets.
J’ai depuis 2020 participé à plus d’une cinquantaine de shootings réalisés en tant que designer, photographe ou styliste; à de multiples défilés et événements (dont le Fetish Weekend de Montréal en 2023); plus d’une vingtaine de publications dans des magazines de mode à l’international; et des collaborations à travers plusieurs pays (Canada, USA, Espagne, Allemagne, etc.).
■ Quelles sont mes influences esthétiques?
Les modes punk, gothique et fetish ainsi que les années ’90 font partie de ma signature en tant que designer. Le minimalisme est aussi une des influences dans la conception des vêtements et accessoires d’Exo Latex. Il en résulte des formes et designs épurés dans la coupe à l’allure classique et chic. L’aspect de la facilité d’utilisation et la polyvalence des morceaux est aussi pris en compte pour optimiser l’expérience des personnes portant les vêtements et accessoires Exo Latex.
■ Quel est le processus de création lors des shootings?
Lors de sessions de studio, je prévois de 4 à 5 ensembles différents par modèle. Chaque modèle possède sa propre personnalité, une énergie et des formes uniques qui déterminent la direction du stylisme et l’agencement des morceaux. Lorsque je me charge également du travail de photographe, je tente de capter le moment présent à travers le mouvement des modèles, mais surtout la lumière qui est pour moi un élément essentiel d’une bonne photo.